La progression rapide de la Chine comme leader de l’électromobilité est impressionnante. Il est temps que les acteurs européens accélèrent pour au moins assurer une position de challenger.
L’approche chinoise réside dans le principe que tout nouveau saut technologique se réalise en plusieurs étapes. En Chine, ils ont exécuté la 1ère étape : contraindre via une plateforme d’incitation forte des pouvoirs publics et abonder via des facilités d’investissement. En cela, le gouvernement chinois a eu un rôle prédominant et la consistance de la stratégie globale a joué un rôle vital.
En Chine, près d’un demi-million de véhicules électriques particuliers et 300 000 véhicules électriques commerciaux ont été vendues en 2017. En 2018, l’accélération se prolonge.
En 2020, ce sera plus de 1,5 millions de véhicules électriques neufs qui seront vendus.
Le rationnel est basé sur la baisse de la pollution de l’air, l’indépendance énergétique et une position de leader sur le nouveau business ainsi créé.
La règle du jeu prescrite par le gouvernement chinois pour assurer cette transformation est la suivante :
- En 2020, chaque véhicule produit doit consommer moins de 5 l / 100 km. Si la consommation est supérieure, la production des véhicules considérés est interdite.
- Chaque constructeur qui vend plus de 30 000 véhicules par an en Chine doit atteindre un quota minimum de 10% de véhicules électriques dans ce total. Et ça va augmenter, en 2020 ce sera 12%. Le quota devrait augmenter d’au moins 2% par an.
- Si un constructeur ne réussit pas à produire suffisamment de véhicules électriques en 2019, il devra compenser en produisant le manque de véhicules électriques en 2020, ou devra acheter « des points » d’un concurrent (prix négocié par les constructeurs entre eux…).
L’objectif du gouvernement chinois est d’avoir un parc de véhicules électriques représentant au moins 1/3 du total en 2030.
La localisation des technologies soutient également cette stratégie. Les autorités ont par exemple banni l’usage de batteries coréennes (selon des raisons de sécurité parait-il…). Cette décision a renforcé l’investissement sur les solutions de sociétés locales, faisant des entreprises chinoises productrices de batteries les leaders d’aujourd’hui.
Coté acheteurs, un bonus très conséquent de 7300 $ est offert, mais à la condition que le modèle soit développé et fabriqué en Chine.
Sur les autres véhicules, comme les bus, plus de 80% des bus des mégapoles sont déjà convertis à l’électrique.
Aujourd’hui, l’étape 2 démarre, l’objectif chinois est d’exécuter la transformation des changements apportés, par la suggestion, par la réussite de l’adoption de nouveaux services ou produits sur le marché et par la réponse apportée aux besoins clients.
Un plan parfaitement exécuté jusqu’ici !